Une rue caladée, encaladée ou en calade, ou encore plus simplement une calade, désigne en Provence une rue en pente pavée ou empierrée de pierres calcaires.
Dans les campagnes, dans un mas ou une bergerie, le terme de « calade » était également employé pour désigner les aires de battage empierrées de forme ronde ou carrée, les sols des cours de maisons, les sols d’écuries,…
Autrefois, et aujourd’hui encore, on emploie la plupart du temps un matériau de provenance locale pour éviter des frais de transport (déchets de carrière, dépouille de chantier, de matériaux de démolition). Ceci explique pourquoi la palette d’effets visuels est aussi vaste que celle des murs.
Techniquement, les pierres sont posées de chant, verticalement, et sont fortement serrées les unes contre les autres de façon à ce que leur surface de contact soit aussi grande que possible et ce faisant, qu’elles se bloquent mutuellement. Les interstices restants sont comblés avec de la pierraille, c’est le « bouchonnage ». Ce « tapis de pierre » est alors jointé à sec avec du mortier de chaux et/ou de la terre.
La calade s’adapte particulièrement à la canalisation des eaux de ruissellement et à la stabilisation des sols pentus.
Enfin, si la calade est plus coûteuse que la plupart des revêtements comme le béton, elle offre une bien meilleure durée de vie.
Le « pas d’âne » ou « pas de mule », est un terme imagé du vocabulaire du caladage. Il désigne dans une vieille ruelle pentue les vastes paliers encaladés successifs que séparent des marches très basses et dont la longueur est calculée de telle sorte à ce que le nombre de pas soit impair et qu’on aborde ainsi la marche suivante avec l’autre pied.